Catherine Picard et son conseil municipal avait convié la population aux traditionnels vœux du maire le dimanche 18 janvier 2015. Beaucoup ont répondu à l'invitation.

C'est Henry Bernigaud, 1er adjoint, qui a ouvert la cérémonie en présentant ses voeux à Catherine Picard et en soulignant qu'elle était la 1ère femme à occuper la fonction de maire sur la commune.

Mme le Maire a ensuite demandé une minute de silence en hommage aux victimes des attentats terroristes et a débuté son discours que nous vous proposons en intégralité ci-dessous :

" Bonjour et bienvenue à toutes et à tous.

Avant de commencer cette cérémonie, et même si nous sommes un peu en décalage, nous ne pouvons la commencer sans une pensée pour les 17 victimes de ces horribles actes barbares qui ont porté atteinte aux valeurs fortes de la République, la liberté d’expression, la tolérance, la fraternité.

Ces assassinats ont suscité de formidables élans de solidarité au travers des manifestations, réactions et actions d’une ampleur sans précédent qui sont réconfortantes dans ce monde de violence et d’intolérance.

Il importe maintenant que cette solidarité, cette cohésion ne soit pas qu’un fétu de paille.

En mémoire des victimes, je vous demande d’observer une minute de silence.

Merci.

Face à ces évènements et à la situation morose dans laquelle nous vivons aujourd’hui, il n’est pas facile de trouver des motifs d’espoir et d’optimisme. Essayons quand même…

A Saint Didier, 2014 fut une année faste, puisque nous y comptons 17 naissances et que 6 mariages y ont été célébrés, ce qui est assez exceptionnel. Il faut hélas y noter aussi 7 décès.

En terme de population, les tout derniers chiffres de l’INSEE indiquent 911 habitants contre 889. Nous nous approchons donc tout doucement des 1 000.

Pour revenir sur ces quelques mois de mandature, bien sûr, il a fallu que la nouvelle équipe prenne ses marques, avant de se lancer dans l’action.

Néanmoins, il y avait une urgence, celle de la mise en œuvre des rythmes scolaires, subie certes sans enthousiasme, mais il fallait bien appliquer la loi.

La prise en main de l’organisation et de la gestion des Temps d’Activités Périscolaires (TAP) par la Communauté de communes nous a simplifié la tâche, mais avec un coût loin d’être anodin pour nos finances, puisqu’il est de l’ordre de 130 € par élève, déduction faite des aides actuelles, qu’ils fréquentent ou non les TAP.

La satisfaction vient des retours positifs vis-à-vis des activités proposées, que les enfants apprécient. Toutefois, un premier bilan ayant fait apparaître quelques difficultés en terme d’horaire et de durée, nous avons, en accord avec les enseignants, proposé de nouveaux horaires à compter de la rentrée de septembre 2015. Je tiens à remercier la directrice de la garderie, Cristina Fernandes, par ailleurs coordinatrice des TAP, qui s’investit beaucoup dans l’organisation matérielle de ces TAP, gratuits pour l’instant, mais pourrons-nous continuer ainsi …je crains que non.

Notre village, plutôt tranquille, n’échappe cependant pas à des malveillances, qu’il s’agisse de vols, d’incivilités ou de dégradations, qui progressent chaque année. C’est pourquoi j’ai signé avec le Préfet et la gendarmerie un protocole de participation citoyenne. 4 référents ont accepté de s’investir dans cette démarche de prévention et je les en remercie. Pour être plus visible, ce dispositif devra être complété par l’installation de panneaux qui, à eux seuls, peuvent aussi avoir un effet dissuasif.

En cet été 2014, nos toilettes publiques ont pris de bien belles couleurs, grâce à un chantier jeunes, organisé par la Communauté de communes, pour lequel la Commune avait déposé candidature. Ce dispositif a permis à trois jeunes de Saint Didier, entre 16 et 18 ans, d’y participer, pour partie à Malafretaz et donc à Saint Didier. Cette expérience leur aura permis de découvrir le travail en commun et le partage pendant une semaine. Et les 200 € qu’ils ont reçus leur permettront de financer un projet (permis de conduire, formation, BAFA…).

Au-delà de ces décisions et travaux relativement modestes, les réflexions sont engagées pour plusieurs projets à lancer en 2015 ou plus tard.

D’ores et déjà, nous devons procéder, comme tous les 5 ans, au recensement de la population. Vous avez été informés et vous recevrez la visite dans les jours qui viennent (si ce n’est déjà fait) des deux agents recenseurs, Marie-Claude Favre et Anne Perret, coordonnées par Estelle Giroud, secrétaire de mairie.

Très prochainement vont démarrer les travaux d’aménagement d’un cheminement piétonnier route de Curtafond, avec amélioration de la sécurité du carrefour avec la rue du Petit Gottex. Ce dossier avait été prévu par l’ancienne équipe, mais les travaux à réaliser par les services techniques de la Com com ont mis un petit peu de temps à se concrétiser…

Pour répondre aux exigences de la loi, des travaux d’accessibilité s’avèrent incontournables pour cette salle polyvalente, avec notamment la création d’une rampe d’accès ; le projet incluera la réfection des sanitaires et de la salle, pour lui donner un coup de jeune, dans la continuité du bar et de la cuisine, qui ont été repeints.

Si quelques petits aménagements ont été réalisés au cimetière, ils ne sont pas suffisants et un projet de réhabilitation plus global est en cours d’étude, en particulier pour l’espace jardin du souvenir – colombarium.

Autre projet envisagé : la réhabilitation de la mare de Laye, qui doit être curée, avec en complément un peu d’embellissement et de sécurisation du site. Nous devrions pouvoir bénéficier pour cela d’une subvention du Conseil général.

Comme annoncé dans la campagne, une réflexion est également à conduire pour le devenir du terrain de foot, qui n’a plus d’usage en tant que tel. Mais il s’agit d’un projet délicat qu’il convient d’aborder avec beaucoup de prudence. Il faut tenir compte de l’éloignement du site, des coûts de fonctionnement ultérieurs selon les aménagements possibles…Nous ferons appel à l’agence départementale d’ingénierie, à laquelle nous venons d’adhérer, pour une assistance à maîtrise d’ouvrage sur ce dossier mais aussi sur celui de la salle polyvalente.

Enfin, un autre projet d’envergure pourrait voir le jour, porté par Bourg Habitat, à savoir la réalisation d’un lotissement dans le prolongement de celui du clos des acacias. Il comprendrait des lots à construire, des pavillons accolés, et un petit immeuble de quelques logements plus spécialement adaptés aux personnes âgées, avec un espace de rencontres, financé par la Commune qui sera associée dès le début du projet.

Pour toutes ces affaires, il faudra bien au préalable en étudier les financements, car les conditions ne sont pas très favorables pour les années qui viennent. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les dotations de l’Etat baissent et vont baisser, alors que dans le même temps, les charges augmentent. Je citerai entre autres le coût :

    - Des TAP ;

    - De la mise en place à la Com com d’un service d’instruction du droit des sols (permis de construire, déclarations préalables…), suite à la défection de l’Etat (DDT) ;

    - Du traitement des ordures ménagères.

Sur ce point malheureusement, si nous trions de plus en plus et mieux, il n’en demeure pas moins que les coûts augmentent fortement, du fait de leur transport à la Tienne, de leur traitement et de la construction de l’usine de méthanisation Ovade. C’est ainsi que, contraints, nous avons dû au sein de la Com com, mettre en œuvre la taxe sur les ordures ménagères, instaurée (à taux zéro), mais jamais appliquée et qui sera de 7% sur la valeur locative du foncier bâti.

Sans cette décision, la baisse de la dotation de solidarité aurait été telle que toutes les communes allaient très vite droit dans le mur financièrement.

Sur cet aspect financier, je voudrais redire que nous avons la chance à St Didier, grâce à la bonne gestion de nos prédécesseurs, d’être encore dans une situation saine, qui permet de ne pas augmenter le taux de la part communale du foncier.

Je voudrais aussi mettre l’accent sur le quotidien qu’il faut gérer ; en effet, il ne se passe quasiment pas un jour sans un petit incident, une panne, un problème à régler, et que tout cela demande du temps et a un coût. Je vous en épargnerai la liste, mais croyez-moi, ce n’est pas rien.

Pour aller au-delà, permettez-moi d’évoquer aussi les interrogations que suscite la réforme territoriale en cours et toutes les incertitudes qui y sont liées. Dans ce cadre, quel devenir pour nos communes ? regroupées, noyées au sein d’intercommunalité de tailles beaucoup plus importantes ? Alors même que vont avoir lieu les élections départementales fin mars – les conseillers généraux devenant des conseillers départementaux avec un nouveau découpage des cantons et des binômes mixtes – quel avenir pour les Départements si présents dans notre quotidien, et quelles compétences ? Autant de questions à ce jour sans réponse et j’émettrais quelques doutes sur les économies qu’elles sont censées générer.

Malgré ce tour d’horizon plus ou moins réjouissant, je tiens cependant à conclure en disant que nous vivons encore ici dans un environnement agréable et dans des conditions que beaucoup nous envieraient.

Pour terminer, j’adresse tous mes remerciements :

   - Aux pompiers, qui ont réussi, avec l’aide de la commune et à leur capacité à se remettre en cause, à faire vivre le CPINI, grâce à leurs efforts, notamment en terme de formation et aux nouvelles recrues ;

   - Aux présidents et membres des associations, tous bénévoles, qui donnent de leur temps sans compter et font un travail remarquable et essentiel pour la vie de la commune ;

   - Aux employés de la commune qui, par leur motivation et leur soutien, sont un maillon essentiel et une aide précieuse pour nous autres élus. Un grand merci en particulier à Estelle, remarquable en tous points ;

   - Aux enseignants, avec qui nous travaillons en bonne intelligence et dans un excellent climat ;

   - Et enfin, j’adresse mes plus vifs remerciements à Henri et Rémy, mes deux adjoints, si présents et disponibles, qui se dévouent sans compter pour la commune et sans qui je serais bien seule et démunie, et à tous les conseillers qui s’investissent dans leurs nouvelles fonctions et qui permettent à ce jeune conseil de travailler en cohésion et harmonie.

Je leur adresse, ainsi qu’à vous toutes et tous et à vos familles, mes vœux les plus sincères pour une douce et heureuse année 2015 ainsi qu’une bonne santé, avec joies et satisfactions dans vos vies personnelles.

Avant de passer au moment important de cette manifestation, c’est-à-dire, à partager le verre de l’amitié – et en parlant d’amitié ou d’amour en général – n’ayant pas voulu céder à la mode des citations, je vous invite à méditer cet extrait d’une chanson de Louis Chedid, que j’aime beaucoup : « on ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime »."